Chris avait dit" J'ai envie de faire une saison chez un maraîcher, je vais contacter Peter de la ferme Larock à Rotheux près de Liège". Moi j'avais répondu "Alors allons d'abord au bout du monde".

C'est comme cela que s'appelle la pointe Sud-Ouest du Portugal, le cabo Sao Vicente. On y est allé au bout du monde. C'était beau mais y avait beaucoup de touristes et puis une baraque à hamburgers, un magasin de souvenirs et des glaces Carte d'Or. Où c'est le bout du monde? C'est peut-être cette étendue d'eau à l'infinie. C'est cet espace ouvert aux possibles. C'est peut-être cela que tous, nous sommes venus chercher? Pourtant, il n y a plus beaucoup de poésie ici. Peut-être parce que le bout du monde est devenu lui-aussi un objet de consommation parmi d'autres? une photo que l'on va afficher/figer sur le mur? que l'on ne va plus même regarder?

Peut-être qu'on ne doit pas aller au bout du monde? Peut-être qu'il faut amener le bout du monde avec nous à chaque instant? Comme un carrefour des possibles? Une mer infinie qui nous recharge en vitalité folle? Un vent qui nous traverse et nous donne du corps? La possibilité d'une fin qui nous pousse à goûter le monde aventureusement?
 

Anne