Monica est une amie de la légendaire collocation Stassart. Avec Jorge, ils habitent un petit coin idyllique des Pyrénées Orientales. Deux cabanes en bois, une caravane, des murs traditionnels en attente d'un toit dessinent la nouvelle cuisine. Les moutons du voisin anarchiste tondent la pelouse, les fruitiers parfois aussi. La rivière coule au milieu du terrain, l'eau est glaciale, on s'y habitue. C'est l'automne, il suffit de tendre le bras pour récolter des fruits. Monica nous raconte que autrefois habitée, la vallée a été dévastée par une inondation qui a emmené avec elle un torrent de grosses pierres et que depuis on appelait ce lieu la vallée des Ascarines, ce qui signifierait "le champ ou alors le chant des pierres". 

Nous nous retrouvons à l'entonnoir, une association culturelle de Prades. C'est la réouverture après plusieurs semaines de travaux réalisés par les bénévoles. Le soir de notre arrivée, un ciné-soupe présente des courts-métrages liés à l'alimentation et au déclin de l'Occident. C'est Thierry, un parisien, ayant bossé comme programmateur dans un cinéma rural de l'Allier et qui est dans le coin depuis pas longtemps qui a concocté la soirée. Il nous raconte qu'il apprend à naviguer à Sète et qu'il cherche un bateau pour s'engager comme skipper. Le lendemain, nous y retournons pour un concert de blues qui balance. C'est Olga, une polonaise qui fait la cuisine et on mange des galettes de pommes de terre avec des sauces salées ou sucrées. Le lieu brasse du monde, l'ambiance est bonne. Rencontres sincères, discussions amicales et bonne cantine. Le lien se tisse facilement. 

Cela fait du bien de se poser et de sentir un peu de confort: celui de retrouver un même lieu plusieurs jours d'affilés, celui d'être accueilli par des amis bienveillants ou celui de ne pas rouler plus d'une demi-heure en camionnette. Ingrédients d'une journée réussie:  se promener sous les arbres, quelques discussions variées, dîner, chanter et observer les étoiles. Ce n'est pas compliqué.

Nous continuons à suivre le vol des oiseaux migrateurs, en route pour l'Espagne, juste le temps de saluer Quentin à la plage des océans à Anglet. 

Chris